Cette statue a été découverte en 1939 dans la commune de Neschers (Puy-de-Dôme) à l’occasion de travaux dans une carrière. Trouvée dans une cache, elle compte parmi les sculptures les mieux conservées et les plus représentatives de ces statues Gallo-Romaines qui appartiennent au groupe dit des « cavaliers à l’anguipède ». Largement présentes en Auvergne, en Bretagne et surtout dans le nord et l’est de la Gaule, ces statues étaient souvent placées en haut d’une colonne.
Le cavalier représente le dieu gaulois Taranis, assimilé par les Gallo-Romains à Jupiter, et représenté sous des traits qui matérialisent l’influence de la romanisation. Des fragments de roues confirment cette identification.
Quant à l’anguipède, il est plus complexe à identifier : monstre à tête d’homme, provenant des profondeurs de la terre, il pourrait représenter les puissances souterraines, peut-être même aquatiques, comme en témoignent certaines représentations dont le corps se termine en serpent.
De toute évidence, cette statue tend à montrer une conjonction entre éléments symboliques : ciel et terre, lumière et ténèbres, feu et eau..., sans doute en écho à un mythe gaulois, aujourd’hui perdu.
La diversité, de représentation des monstres, partage aujourd’hui les archéologues qui proposent différentes interprétations : si certains y ont vu la consécration de la domination romaine sur les barbares (hypothèse aujourd’hui abandonnée), d’autres ont pensé y déceler un culte aux Sources par la présence de ce monstre aquatique, d’autres croient y discerner l'intervention de Taranis pour dégager les eaux célestes, d’autres encore y voient une lutte consacrant la victoire d’un élément sur l’autre, d’autres enfin pensent qu’il n’y a pas de véritable affrontement, l’un s’appuyant sur l’autre pour s’inscrire dans une relation pacifique entre éléments naturels.